Comment étudier les différents types de graphiques financiers en trading ?

Comment étudier les différents types de graphiques financiers en trading ?

Pour réussir dans le trading, avec l'analyse technique, il faut maîtriser les graphiques des prix. Cependant, il en existe de nombreux types différents ayant chacun des avantages et des inconvénients.

Pour gagner de l'argent en trading, de nombreux investisseurs ont choisi d'intégrer dans leur stratégie l'analyse technique. Cela repose sur l'étude approfondie de graphiques représentant l'historique des prix. C'est ce que l'on appelle l'étude du cours d'un actif financier.

Ces cours peuvent être représentés de plusieurs manières : il n'existe pas une seule et unique façon consensuelle de les dessiner (ce serait bien trop simple).

Les différents types de graphiques ont été élaborés dans le but de faire ressortir diverses informations, plus ou moins pertinentes selon la stratégie décidée. Ainsi, chaque type de représentation possède certaines particularités, comprenant des avantages et des inconvénients.

Dans cet article, nous étudierons dans un premier temps les caractéristiques communes à tous les graphiques boursiers puis nous introduirons les principes de bases des représentations les plus courantes.

Les principes de base pour comprendre les graphiques financiers

La première étape en analyse graphique consiste à vérifier les variables choisies et les échelles, sur les 2 axes. De manière générale, un graphique boursier représente 2 paramètres :

  • Le temps en abscisse (axe horizontal, noté x)
  • Le prix de l'actif en ordonnée (axe vertical, noté y)

Ces paramètres sont simples à comprendre, mais ils cachent certaines particularités à connaître.

Le temps : la profondeur de l'historique des données

L'axe des abscisses (horizontal) représente le temps. Comme en physique newtonnienne, par convention, la flèche du temps s'écoule du passé à gauche vers l'avenir à droite.

Pour les places boursières les plus anciennes, il est possible d'obtenir un historique des prix d'un actif jusqu'à plusieurs dizaines voire centaines d'années. En revanche, pour les actifs les plus récents, seul un historique de quelques jours seulement sont parfois accessibles.

Il faut donc faire attention à l'échelle que vous utilisez, du début à la fin de l'axe horizontal.

Le temps : choisir une unité de temps (appelée "timeframe")

Comme nous le verrons plus loin dans l'article, pour dessiner l'évolution du prix d'un actif dans le temps, il existe différentes manières.

La première possibilité qui nous vient à l'esprit est de placer un point de coordonnées (x=date ; y=prix) dès qu'une transaction est réalisée. Au fur et à mesure des échanges, cela aboutirait à des graphiques exhaustifs en nuage de points, surchargés d'informations et donc inexploitables.

Pour palier à ces défauts, les analystes ont développé des méthodes qui permettent de résumer ces données de transactions, tout en faisant ressortir les informations les plus pertinentes. C'est ainsi qu'est née la notion d'unité de temps (UT), appelée aussi "timeframe" en anglais. Cela représente un intervalle de temps, c'est-à-dire une durée bien précise, durant lequel sont résumées les transactions grâce à une ou quelques valeurs clées caractéristiques (et non l'ensemble de toutes les transactions effectuées durant cet intervalle).

Par exemple, sur l'ensemble des données historiques à disposition, vous pouvez paramétrer une granularité de temps de 1 minute, 5 minutes, 15 minutes, 1 heure, 4 heures, 1 jour, 1 semaine, 1 mois, 1 an, etc.

En fonction du type de graphique paramétré, seront affichées uniquement certains prix particuliers caractéristiques de ce délai, comme la prix au début de la période, le plus haut, le plus bas, celui de fin, le prix moyen, etc.

Il est donc primordial, en fonction de votre stratégie (trading intraday, swing trading, etc.), de bien paramétrer votre unité de temps.

Le prix : avec quelle monnaie de référence ?

Dans un marché financier, le prix d'un actif est toujours exprimé par rapport à une monnaie de référence.

Par exemple, la prix d'une action de l'entreprise Apple (AAPL) peut être exprimé en Dollar Américain (USD) : cela signifie qu'à un instant t, deux personnes ont échangé 1 AAPL contre 200 USD.

En fonction de l'offre et de la demande, ce prix est amené à évoluer : celui-ci reflète l'équilibre entre les forces acheteuses et vendeuses dans ce marché. Si les acheteurs sont plus nombreux / puissants que les vendeurs, le prix de l'actif va monter, et inversement.

Toutefois, les mouvements de prix ne sont pas uniquement liés à l'actif en lui-même : ils peuvent aussi être liés à la monnaie de référence. En effet, celle-ci est également échangée sur d'autres marchés et peut subir au quotidien des hausses et des baisses de valeurs relativement à d'autres monnaies.

Par exemple, sur le marché du Forex, la paire EUR/USD est négociée, ce qui peut se traduire par de fortes variations de prix. Sur ce marché, un Euro qui s'apprécie signifie réciproquement que le Dollar se dévalue. Et comme tous les marchés sont liés, il est alors possible de voir simultanément une augmentation du prix d'une action AAPL face au Dollar (AAPL/USD) ainsi qu'une baisse face à l'Euro (AAPL/EUR), sans que les investisseurs n'aient changé d'opinion concernant l'avenir de l'entreprise Apple...

Tout cela pour dire que lorsque l'on analyse le cours d'un actif, il est primordial de prendre également en considération la monnaie dans laquelle il est exprimé.

Les prix : échelle arithmétique ou logarithmique ?

Nous avons vu qu'il était important de vérifier l'échelle utilisée sur l'axe du temps. Cela est également important pour l'axe des prix.

De prime abord, il paraît logique de représenter les prix selon une échelle arithmétique. C'est-à-dire une échelle où une certaine hauteur représente une variation de prix en valeur absolue. Par exemple, 1 cm de haut pourrait valloir 10 €. Cela fonctionne parfaitement pour des études graphiques sur des périodes de temps relativement courte.

En revanche, pour l'analyse de graphique sur de longues périodes temporelles, d'autant plus s'il existe de grandes variations de prix, il est souvent plus pertinent de paramétrer cet axe selon une échelle logarithmique. Cela permet de fixer une certaine hauteur (par exemple 1 cm) à une certaine variation de prix en pourcentage (par exemple 1 %).

Vous comprenez bien qu'une action qui gagne 10 € alors qu'elle valait 50 € correspond à une performance bien plus importante que si elle vallait 1000 €. Dans le premier cas, il s'agit d'un rendement de +20 %, mais de seulement +1 % dans le deuxième. Avec une échelle arithmétique, les 2 prix seront placés avec une même hauteur par rapport à l'unité de temps précédent. En utilisant une échelle logarithmique, le prix du premier cas sera positionné 20 fois plus haut que celui du deuxième cas.

En résumé : faites bien attention aux échelles utilisées dans vos graphiques et optimisez les paramètres pour chacune de vos stratégies de trading.

Quels sont les principaux types de graphiques en analyse technique ?

Le graphique linéaire (ou graphique en ligne)

Les graphiques linéaires sont les graphiques les plus simples à comprendre pour les traders débutants.

Ils sont construits de la manière suivante : pour une unité de temps définie (exemple : 1 jour), seul le prix de clôture est retenu (c'est-à-dire le dernier prix connu pour cette période) puis placé sur le graphique. Tous les points sont ensuite reliés par une ligne simple, de manière arbitraire.

Vous comprenez donc que les lignes reliant les points sont fictives : elles ne correspondent pas aux prix réellement atteints à ce moment. Les réelles fluctuations des prix entre les clôtures sont ignorées, ce qui permet un lissage des courbes. De cette manière, il est plus simple pour un trader débutant de repérer les tendances. En revanche, les graphiques en ligne ne permettent en aucun cas d'apporter des informations sur la psychologie des investisseurs, ce qui fait que ce type de graphique n'est quasiment pas utilisé par les traders aguéris.

Le graphique en barres

Historiquement, les graphiques en barres sont les plus utilisés par les traders américains.

Leur représentation implique également de choisir une unité de temps (ou "timeframe"). Pour chaque intervalle de temps, 4 informations sont nécessaires afin de construire une barre :

  • Le prix d'ouverture (en début de période) : noté "Open"( O).
  • Le prix le plus haut atteint durant la période : noté "High" (H).
  • Le prix le plus bas atteint durant la période : noté "Low" (L).
  • Le prix de clôture (en fin de période) : noté "Close" (C).

On parle ainsi de construction en OHLC. Ainsi pour chaque période, une barre verticale relie le prix le plus haut jusqu'au plus bas. Le prix d'ouverture est matérialisé par un petit trait à gauche de cette barre, et le prix de clôture est représenté par un petit trait à droite.

De plus, une couleur est associée au sens du marché durant ce laps de temps : si le marché a été haussier (prix de clôture supérieur au prix d'ouverture), la barre sera blanche ou verte. A l'inverse, si le marché a été baissier (prix de clôture inférieur au prix d'ouverture), la barre sera de couleur noire ou rouge.

L'avantage de cette représentation est de pouvoir identifier certaines formes de barre reflétant la psychologie du marché et ainsi pouvoir déterminer des moments propices à l'achat ou la vente.

Le graphique en chandeliers japonnais

Les graphiques en chandeliers japonais (aussi appelés bougies japonaises) auraient été développés à partir du XVIIe siècle pour analyser le cours du riz.

Leur construction est très proche de celle des graphiques en barre : un chandelier résume un intervalle de temps selon les mêmes prix caractéristiques (ouverture, haut, bas, clôture). Chaque bougie comporte un corps épais (entre le prix d'ouverture et de clôture) ainsi qu'une ombre haute et une ombre basse (pour le plus haut et le plus bas). Ces ombres réprésentent la volatilité des prix durant l'unité de temps analysée.

De manière similaire, les bougies sont colorés en rouge/noir en cas de mouvement baissier sur la période, ou en blanc/vert en cas de hausse.

Ainsi, ils fournissent globalement les mêmes informations concernant la psychologie des investisseurs sur le marché. Toutefois, ils ont pour avantage d'améliorer l'aspect visuel, ce qui facilite le repérage de nombreuses figures graphiques (d'indécision, de confirmation, de retournement de tendance, etc.). C'est pourquoi, à ce jour, les graphiques en chandeliers sont les plus utilisés par les traders professionnels, notamment en Asie et en Europe.

Le graphique Heikin Ashi

Les graphiques en Heikin Ashi ressemblent en apparence aux graphiques en chandeliers japonais. En effet, chaque unité de temps y est résumée par une bougie comportant un corps épais et des mèches aux extrêmités.

Cependant, les chandeliers n'y sont pas dessinés simplement en fonction des prix caractéristiques de la période (OHLC) mais en fonction de valeurs plus complexes calculées en y intégrant les prix des séances précédentes. Cela permet de s'affranchir de certaines fluctuations du marché pour ne prendre en compte que la moyenne du mouvement en cours.

En clair, les graphiques en Heikin Ashi permettent de faire ressortir de manière plus visuelle les tendances réelles en cours : celles-ci seront représentées par un enchaînement de bougies rouges ou vertes.

Le graphique Renko

Les graphiques Renko sont particuliers : ils sont composés de briques (ou blocs) de taille égale, qui se positionnent à 45° par rapport à la brique précédente. Chaque brique est formée selon l'intensité du mouvement des prix (le "price action" en anglais), sans tenir compte du facteur temps. S'il n'y a pas de mouvement de prix, il n'y a pas de brique.

Ainsi, sur un même graphique, deux briques juxtaposées peuvent représenter des intervalles de temps très différents (quelques minutes, quelques jours, plusieurs semaines, etc.).

Le but des graphiques en Renko est d'éliminer les bruits du marché pour ne retenir que l'essentiel, afin de faciliter la reconnaissance de la tendance principale et de son intensité. Les traders expérimentés l'utilisent également pour identifier des supports / résistances et les potentiels niveaux de retournement.

Le graphique en points et figures

Les graphiques en points et figures sont également particuliers puisque eux aussi se focalisent sur les rapports de force entre l'offre et la demande, sans prendre en compte le facteur temps. 

Les mouvements des prix sont représentés par une croix (X) en cas de hausse et un rond (O) en cas de baisse. Le nombre de symboles empilés reflète l'intensité du mouvement des prix.

En fonction de l'aspect de l'enchaînement des symboles, les traders entraînés ont la capacité d'identifier des zones optimales d'achats ou de ventes, généralement pour des périodes de moyen à long terme.

Quel est le meilleur type de graphique en trading ?

Alors, avec tous ces différents types de représentations graphiques, il est légitime de se poser la question : quel est le meilleur ? Lequel vous permettrait de réussir en trading ?

Une réponse pragmatique serait de dire qu'il n'existe pas un type de graphique meilleur que les autres, que seul compte vos résultats. Ainsi, si vous appréciez un type de graphique en particulier et que vous gagnez de l'argent avec, alors c'est lui que vous devez utiliser. N'oubliez pas l'objectif du trading : vous enrichir, peu importe les moyens. Le but n'est pas de faire comme les autres.

En revanche, si vous n'avez pas encore essayé différentes stratégies, il peut être judicieux de prêter une attention particulière au type de graphique le plus communément utilisé : les graphiques en chandeliers japonais. En effet, avec l'analyse technique et sa caractéristique auto-réalisatrice, vous aurez plus de chances de réussir vos trades si vous anticipez les mouvements des prix qui sont également anticipés par le plus grand nombre d'investisseurs. A ce propos, Steve Nison, un célèbre trader promouvant les mérites des chandeliers japonais a dit : seul compte ce que voient les yeux et ce vers quoi pointent tous les doigts .

Et vous, vous utilisez quel type de graphique dans vos analyses ? N'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires ci-dessous.

21 juin 2024

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